1524856 francois maumont illustrateur humoriste ses dessin
  • 2 août 2024
  • ComputaSYS
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« Ah non, mais il faut pas croire, je suis pas bon au Pictionary, moi ! » François Maumont a beau vivre de ses dessins, il ne veut pas faire naître de faux espoirs. « Il faut synthétiser, alors que moi, j’ai tendance à vouloir fignoler. Je ne suis pas bon avec la spontanéité. » Ça tombe bien, dans Ink It !, pas d’autre choix que d’être synthétique. Nous n’avons que quatre tampons, chacun associé à une couleur (un carré bleu, un rond rouge, un triangle vert et une barre jaune), pour faire deviner nos mots. C’est peu, mais c’est tout le sel du jeu.

Le premier tour commence. Cinq coups de tampon sont autorisés, pas un de plus. Devant sa feuille, l’illustrateur, dont les dessins sont publiés une semaine sur deux dans la rubrique « Trait d’esprit » de La Croix L’Hebdo, n’a pas l’air rassuré. « Alors attends, c’est vraiment compliqué pour moi, s’inquiète-t-il. 1, 2, 3, 4… Sincèrement, je ne vois pas comment je peux faire ! » Sur sa feuille, des triangles verts, du jaune et un peu de bleu… « Débrouille-toi avec ça, moi, je ne pourrais jamais trouver ce que j’ai fait », constate-t-il. Pas facile en effet de reconnaître les tortues ninja dans cet amas de couleur, même si, en faisant un effort, on distingue la tête de Leonardo, barrée de son bandeau bleu. Pas si mal, finalement.

« Mes histoires tiennent sur un post-it »

« Je ne joue jamais à des jeux de dessin, explique-t-il. Ça me rappelle trop le boulot. » Son truc à lui, c’est les jeux de rôles. « J’ai commencé tout petit avec mon frère. J’avais été émerveillé par cet univers fou ! », s’enthousiasme-t-il. On a commencé avec Donjons&Dragons, mais toutes ces règles, c’était trop compliqué ! J’ai fini par abandonner, mais j’ai toujours eu l’envie de retrouver ces sensations-là. » Pendant qu’il raconte, la partie continue. Plus que quatre coups de tampon pour faire deviner une horloge, la justice, un boulanger ou « être en direct »…

« Il y a quatre ou cinq ans, un ami m’a fait découvrir Donjon sans façon. C’était très facile, avec des règles simples, et ça m’a donné envie de m’y remettre », continue-t-il. Et pas à moitié. « J’ai des copains qui sont très paresseux sur les règles, alors je suis devenu MJ (maître du jeu, celui qui mène, raconte et arbitre une partie de jeu de rôle, NDLR). Ça me permet de raconter des histoires et de me laisser bercer par les autres joueurs. Je les lance, ils racontent n’importe quoi, j’improvise, et à la fin, ils ont l’impression que j’ai écrit tout un scénario alors que mes histoires tiennent sur un post-it. J’adore ça ! »

De la synthèse au minimalisme

Sur la table, le jeu se complique. Plus que deux coups de tampon pour esquisser James Bond, les Daltons ou la langue des signes… On passe de la synthèse à l’épure, voire au minimalisme. Avec un succès mitigé. « La langue des signes, avec les deux barres jaunes qui sortent de la feuille, là, c’est fou ! » Place au dernier tour, où nous n’avons plus qu’un coup de tampon. Rien de plus. « Les Trois Petits Cochons avec un seul coup de tampon, pas simple… Mais pour mon trampoline, je ne regrette pas mon carré bleu ! », se félicite le jeune quadra, une fois la partie terminée. « C’est un super petit jeu !C’est marrant, tu comprends la règle tout de suite… Par contre, je pense que je ne pourrais pas y jouer avec mes filles. Elles ont 5 et 8 ans, James Bond, elles ne connaissent pas… »

Pas trop déçu de la défaite, François Maumont ? « Je sais perdre, et même parfois je cherche à perdre, rigole-t-il. Avec les enfants, pas le choix. Je trouve ça même un peu chouette, en fait. » Malgré des victoires pas toujours honnêtes, ses filles semblent bien parties pour prendre la relève de leur joueur de père. « Avec elles, je joue à des petits jeux de cartes sympas,Sea Salt&Paper, par exemple. Un jeu très mignon où on fait des combinaisons de cartes. J’ai même essayé de les mettre au jeu de rôles, mais elles sont un peu impatientes, ça n’a pas pris… » Pas de quoi se décourager, toutefois. « En fait, du jeu de rôles, j’en fais indirectement avec elles, détaille-t-il. Quand je leur raconte des histoires,je leur demande ce que Grigri, notre personnage récurrent, doit faire quand il rencontre tel ou tel bonhomme… » La boucle est bouclée.

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Le jeu

Quatre tampons, quatre couleurs et c’est tout. S’inscrivant dans la veine des jeux de dessins à contraintes (on pense aussi à Kontour ou Formz), Ink It ! fait le pari de l’accessibilité.

Pas besoin de savoir dessiner, simplement d’avoir un petit peu d’imagination et d’esprit de synthèse pour évoquer, avec quelques coups de tampons, le mot demandé. Un vrai bon jeu familial, amusant à tous les âges, qui vous donnera envie de conserver vos meilleures (ou vos pires !) créations.

.Un jeu de Romain Clément et Kévin Gauvin, Bankiiiz Éditions, 18 €
À partir de 7 ans, 2-8 joueurs



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