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  • 2 août 2024
  • ComputaSYS
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Les instituts de beauté spécialisés dans le soin des ongles jouissent d’une grande popularité, mais ils recèlent une pollution chimique préoccupante, souvent méconnue. Cette situation expose le personnel à des risques sanitaires non négligeables, liés à l’inhalation prolongée de substances chimiques en suspension dans l’air.

Diana Ceballos, enseignante-chercheuse à l’Université de Washington en sciences de la santé environnementale et professionnelle, a conduit une étude approfondie visant à élucider la nature de cette pollution et ses potentielles répercussions sur la santé. Publiée dans la revue Atmospheric Pollution Research, cette dernière révèle les dangers associés aux produits de manucure.

Pour l’occasion, Ceballos a également donné une interview au média Futurity ; en voilà les principaux éléments à retenir.

Des produits fortement parfumés

Les produits utilisés en manucure, malgré leur attrait esthétique, recèlent souvent un cocktail de substances chimiques potentiellement délétères. Ceballos souligne que les produits parfumés couramment employés dans ces établissements, tels que les vernis et les crèmes, contiennent fréquemment des fragrances ajoutées dans le but de masquer les effluves désagréables émanant des solvants et autres composés de synthèse.

Ces parfums, loin d’être anodins, sont souvent constituées d’agents sensibilisants reconnus, susceptibles d’engendrer des irritations cutanées et des troubles respiratoires. La chercheuse précise que certaines de ces substances « peuvent déclencher une crise d’asthme en cas d’inhalation. Ou, s’ils sont sensibilisants, ils pourraient même contribuer à provoquer de l’asthme et d’autres complications respiratoires. Ce n’est pas seulement la peau, c’est tout le système immunitaire qui est touché. Et ce ne sont là que les effets connus ».

L’étude menée par Ceballos a permis d’identifier 18 substances chimiques distinctes dans l’atmosphère des salons de manucure. Cette analyse, l’une des plus exhaustives à ce jour concernant les mélanges chimiques présents dans l’air de ces établissements, met en exergue l’urgente nécessité d’une réglementation plus stricte de ces produits afin de garantir la protection de la santé des travailleurs du secteur.

Les travailleurs en première ligne des risques

Les employés des instituts de beauté spécialisés dans le soin des ongles, souvent issus de communautés minorités ethniques et peu rémunérés (en tout cas aux USA), se trouvent particulièrement exposés aux effets nocifs d’une exposition prolongée à ces substances de synthèse omniprésentes dans leur cadre professionnel.

Ils sont fréquemment sujets à des céphalées, des irritations cutanées, une altération de l’odorat et des affections respiratoires, conséquences directes de l’air qu’ils respirent quotidiennement.

Ces professionnels passent de longues heures dans ces environnements confinés, parfois jusqu’à douze heures par jour, sept jours sur sept. Cette exposition continue peut grandement altérer leur bien-être et leur qualité de vie.

Les recherches révèlent que même les clients, pourtant présents de manière ponctuelle, peuvent éprouver des désagréments tels que des maux de tête et des nausées, en raison de la forte concentration de substances chimiques dans l’air ambiant. « La durée d’exposition à ces parfums et à d’autres substances chimiques toxiques est un facteur aggravant » explique la chercheuse.

Une pollution qui touche aussi l’extérieur

La pollution générée par ces établissements va au-delà de leur espace intérieur. Les composés chimiques présents dans l’air finissent par se propager à l’extérieur, contribuant ainsi à la pollution atmosphérique globale. Ceballos insiste sur l’importance de réduire les concentrations chimiques à l’intérieur des salons pour minimiser leur impact environnemental.

Bien que les réglementations actuelles tentent de réguler la présence de certaines substances dans les produits de manucure, de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à leur impact réel et à leur encadrement.

Ceballos explique : « Il existe actuellement des réglementations visant à réguler les parfums, mais nous avons encore beaucoup à apprendre. Il faudra du temps avant de pouvoir mieux contrôler ou guider les fabricants. Nous n’en sommes qu’au début, mais je pense que nous pouvons en apprendre beaucoup sur les parfums à l’avenir ».

Bien que les produits utilisés en manucure aux USA et en Europe diffère de par leur composition, certains vernis disponibles en France sont loin d’être innocents, ce sans même parler des parfums. Formaldéhyde (perturbateurs endocrinien), toluène (solvant issu du pétrole et lui aussi perturbateur endocrinien) ou parabènes (idem), la liste d’ingrédients ne donne pas vraiment envie.

Les salons de manucure sont des nids à pollution chimique et les composés utilisés peuvent provoquer des problèmes de santé. Les travailleurs sont les premières victimes et se retrouvent exposés à des risques de maladies respiratoires, allergies et autres affections. Pour le moment, les réglementations actuelles sont assez nébuleuses sur certains aspects.

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